NOUS DEVONS PROTESTER !
Les autorités judiciaires iraniennes prennent une couleur militaire
Le régime de Téhéran se déshonore d’avantage en préparant des manifestants à être exécutés et en proposant de faire revivre une police judiciaire.
Une nouvelle vague d’assassinats politiques se prépare en Iran
Quiconque prend les armes pour susciter la peur et priver le peuple de sa liberté et de sa sécurité est un mohareb et un mofsed-e fel-arz. Quiconque est reconnu comme mohareb ou mofsed-e fel-arz peut être condamné à mort sur ordre du juge chargé de l’affaire.
Ces deux phrases ont envoyé des milliers de personnalités d’opposition à la mort après la révolution comme attesté par les organisations internationales pour les droits humains. C’est l’homme connu comme le « juge de la pendaison », feu l’Ayatollah Khakhâli qui a utilisé ces termes au début des années 80 pour envoyer facilement les gens à la mort.
Le système de condamnation expresse est bien rôdé en Iran. Vendredi dernier, suite aux rassemblements de l’Ashoura pendant lesquels 10 manifestants ont été tués, on a donné instruction à tous les imams du vendredi du pays de condamner les manifestants. L’imam du vendredi de Téhéran était le président du conseil des gardiens, l’Ayatollah Ahmad Jannati, un ardent partisan du président contesté Ahmadinedjâd. Il a demandé « les verdicts les plus fermes » contre ceux qui n’acceptent pas les résultats des élections présidentielles.
« Les médias officiels et les services de renseignement doivent mettre un nom et déshonorer ceux qui incitent à l’émeute » a-t-il dit. Il a condamné ceux qui utilisaient des slogans appelant à la chute de la république islamique et du guide suprême. « Cette fois, ils sont allés trop loin. »
L’imam du vendredi de Shirâz, l’Ayatollah Imani, a demandé « l’exécution des responsables des émeutes » a rapporté l’agence de presse Fars news. Et a Yazd, l’Ayatollah Sedoughi a demandé les punitions les plus dures. Beaucoup ont cité l’Ayatollah Khomeiny : « ceux qui veulent une république sans Islam sont des ennemis de l’Islam. »
Un émissaire du guide suprême, l’Hodjatoleslam Taghavi coordonne les sermons des prières du vendredi du point de vue politique. Faisant référence aux manifestations récentes, il a dit que les enseignements islamiques insistent sur la possibilité de définir et de discerner les ennemis de l’Islam. « Reconnaître le diable c’est reconnaître l’ennemi. »
Ainsi le responsable de l’autorité judiciaire en Iran, l’Ayatollah Sâdeq Laridjâni a déclaré que sa responsabilité n’e pouvait plus désormais « se limiter » aux affaires judiciaires. « Ma tâche est hautement politisée et traite également de la sécurité nationale » a-t-il dit en s’adressant à des membres de l’institution judiciaire.
Il a présenté des projets de loi pour traiter les récentes « émeutes » en proposant au parlement, dont son frère, Ali Laridjâni est le président, de collaborer. Il a dit que les gens « exigeaient des actions résolues » et a proposé de faire revivre la police judiciaire. Afin de donner une nouvelle dimension militaire au pouvoir judiciaire, Laridjâni a nommé un ancien commandant des gardes révolutionnaires comme conseiller ; Mohammad-Bâgher Zolghadr a rempli plusieurs emplois dans le domaine de la sécurité.
Ainsi, la mise en scène est prête pour le procès des manifestants en les accusant d’être des mofsed fel arz ou des mohareb, en ne leur laissant que cinq jours pour interjeter appel, puis, selon toute probabilité pour les exécuter. Plus de 500 personnes ont été arrêtées lors des manifestations de l’Ashoura. Plusieurs personnalités de l’opposition étaient visées et ont été emprisonnées durant les deux dernières semaines.
Depuis le début des manifestations qui ont suivi les élections présidentielles contestées, le 13 juin, Human Rights Watch « a confirmé de sources venant de tout le pays » l’arrestation de centaines de militants d’opposition et réformistes. Parmi ces personnes arrêtées des dirigeants politiques et religieux de première importance se situant sur l’aile réformatrice de l’institution islamique ainsi que des intellectuels, des journalistes et des étudiants de premier plan.
Ces mesures n’ont toujours pas réussi à décourager les manifestants. Elles ont par contre fait beaucoup pour discréditer la position politique de la république islamique.
via guardian.co.uk
Adapté à la demande de Kianoush Tavakoli http://www.iranglobal.info/I-G.php?mid=2-56052
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