Monday 4 January 2010

Le Figaro - International : Les frondeurs de Téhéran

Les frondeurs de Téhéran

DELPHINE MINOUI
31/12/2009 | Mise à jour : 15:37
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Comme pour l'élection présidentielle de juin dernier, les Iraniens sont descendus dans la rue, cette fois-ci à l'occasion de l'Achoura (commémoration de la mort de l'imam Hossein en 680).
Comme pour l'élection présidentielle de juin dernier, les Iraniens sont descendus dans la rue, cette fois-ci à l'occasion de l'Achoura (commémoration de la mort de l'imam Hossein en 680). Crédits photo : UP/MAXPPP

La résistance s'organise. Depuis la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, en juin dernier, les Iraniens inventent de nouveaux modes de contestation : graffitis, vêtements de couleur verte, inscriptions sur les billets de banque... Mais, à mesure que se multiplient les manifestations, la répression se fait de plus en plus violente.

Le plus difficile, c'est de ne pas se faire attraper !» murmure Hamid. Contacté par téléphone à Téhéran, l'étudiant iranien nous raconte son rituel nocturne. A la nuit tombée, une fois les policiers de son quartier assoupis dans leurs guérites, il retrouve ses amis, spray de peinture dans le sac à dos, devant un nouveau mur. «On choisit toujours un endroit différent. L'un d'entre nous monte la garde, pendant que les autres font leurs graffitis», glisse-t-il. Sauf que, depuis six mois, les slogans ont changé. Au placard, hommages rebelles à Metallica et 2Pac, dans un pays où la musique occidentale n'a officiellement pas le droit de cité, mais où la fronde passe souvent par la culture. Aujourd'hui, les messages sont plus incisifs. Plus politiques, aussi. Ses deux derniers faits d'armes en disent long. «Mort à Khamenei, le meurtrier», «Mort aux bassidjis qui tuent leurs frères», enragent les mots calligraphiés en persan et teintés de colère. En deux petites phrases, tout est dit : la colère de voir le Guide suprême - jusqu'ici resté intouchable - orchestrer la répression contres les manifestations postélectorales et celle, également, de voir les miliciens islamistes s'attaquer, sans répit, aux protestataires.

Posted via web from Liss's posterous

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